IMAGE POISSONS GEANTS

Si l’on n’est pas pêcheur et encore moins adepte de la pêche au gros, difficile d’imaginer ce que peut être la traction d’un poisson de cette taille quand il vient de mordre à l’hameçon et s’aperçoit soudain qu’il ferait mieux de se déguerpir s’il ne veut pas terminer sa vie en friture à l’apéro.

Ce dimanche, autour de 14 h et après une petite heure d’attente, dans leur Zodiac, Renzo Cialfi, 43 ans, diacre de métier, Jonathan Cuminetti, 31 ans, frigoriste, et Jean-Pierre Foncin, 58 ans, cariste, tous trois originaires de Jœuf en Meurthe-et-Moselle, ont dû, eux, ressentir cette fichue accélération quand un silure énorme, monstrueux, presque mutant, est venu croquer leur appât.

Les trois spécialistes de la pêche au silure amorcent au poisson vivant. Hier, ils avaient choisi un chevesne d’un bon kilo et demi. L’autre n’en a fait qu’une bouchée avant de lancer ses 2,46 mètres et ses 80 kg dans les profondeurs de la Moselle.

Rencontre exceptionnelle

La rencontre exceptionnelle de l’homme et du gros poisson a eu lieu à 300 mètres environ du barrage d’Argancy. Et elle a donné du fil à retordre aux pêcheurs qui ne traquent jamais seuls, mais toujours en groupe pour limiter les risques de chavirage et parce qu’il faut poursuivre sa prise jusqu’à son épuisement avant de la sortir de l’eau. Bref, mission impossible pour un pêcheur isolé, comme l’explique Renzo : « On est toujours tous les trois. Déjà, parce qu’on ne pêche pas le silure depuis les berges. Donc, il faut quelqu’un qui dirige le bateau pendant que l’autre tient la canne. Et puis, avec ce genre de poisson, c’est vite épuisant. On a besoin de se relayer. » De surcroît, il est plus amusant de pratiquer cette pêche particulière à plusieurs. « C’est un sport d’équipe, on est vraiment soudé et on partage le même plaisir quand on parvient à sortir un poisson pareil », témoigne Renzo.

Du muscle et de l’endurance

Et il en faut du muscle et de l’endurance pour y parvenir. Les trois Joviciens ont lutté près d’une demi-heure avec le silure. « L’objectif est de le fatiguer », observe Renzo. Mais pas de le tuer. « Nous pratiquons la pêche sportive "No-Kill", il n’y a pas de mise à mort », indique Jean-Pierre Foncin.

Notre ami moche et repu a donc pu regagner les fonds vaseux de la Moselle où il se plaît à patauger, après une petite photo et une évaluation précise de ses mensurations records. En effet, ses 2,46 mètres pourraient faire de lui le plus balaise des silures pêchés dans la Moselle. En 2013, l’un de ses congénères attrapé à Metz avait affiché son embonpoint. Mais avec, seulement, 2,33 mètres de la tête à la queue, il jouait petit bras.